Super pouvoir des devs 🦸
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Les Devs ont des supers pouvoirs
« Techniquement, les développeuses et développeurs informatiques sont des sorcières» dixit Bakounine
Standing on the shoulders of giants, oh yeah!
Si vous lisez ceci, vous disposez d’un appareil incroyable*. Un objet physique, certe, mais dont la magie réside surtout dans une richesse intangible : le côde. Ce qui anime les écrans, les machines et vous rend des services. Pour se connecter à un site, accéder à des données tout à fait triviales, le nombre de briques logicielles, et de gens qui y ont travaillé dessus est… je sais pas du tout mais dites un chiffre.…
C’est plus.
Car dans l’informatique aussi, on se balade sur les épaules des géants. Chacun amène sa pierre à l’édifice pour faire quelque chose de nouveau, si bien qu’avec très peu de moyen et de connaissance on peut s’approprier le géant, à monter sur ses épaules et à lui dire : « vas-y Coco en avant ! »
Et il y a des petits bouts de développeurs partout dans le monde
Quand ma conseillère d’orientation m’a demandé ce que je voulais qu’il reste de moi, après ma mort. Après avoir dit « le moins d’ordure possible », je me suis dit qu’il y avait déjà plein de petits bouts de moi dans des objets, dans du code qui tourne sur des serveurs, qui rend des services.
Et comme je n’ai pas d’ambitions démesurées, je trouve que c’est déjà pas mal! C’est comme avoir mis une petite pierre sur un cairn du chemin de la félicité. Il y aurait de quoi être un peu fier non? Peut être pas autant que ceux qui nous font à manger ou qui nous éduquent et nous soignent mais quand même ! Et puis ça peut leur faciliter la tâche.
C’est la beauté de l’informatique et surtout du logiciel libre : la coopération internationale au service de n’importe quel clampin. Alors certes, l’historique des commits et l’identité des auteurs n’est pas forcément accessible. De la même façon qu’on ne connaît pas toute les petites mains qui gagnent les guerres et font les révolutions. On ne le fait pas pour la gloire, mais pour la cause! Non je rigole, on le fait parce que c’est fun et ça peut rapporter des sous. N’empêche qu’on modifie le paysage, par petit bout comme un paysan qui plante un arbre.
Alors que les devs (et les travailleu·r·se·s du numérique en général) aujourd’hui sont considérés comme des débiles asociaux (j’avoue, surtout par des gens pour qui il est très improbables de lire cet article) alors que ce sont les petites mains qui rendent le monde un peu plus intéressant. Et il y a de petits bouts de nous disséminés partout dans le monde mélangées aux gouttes de sang de l’extraction des terres-rares, dans tous les appareils électroniques, derrière le web. Nous remerciez pas, pour nous c’est rien du tout. On a construit un monde parallèle, une 5ème dimension qui nous donne des supers pouvoirs comme nous permettre d’interagir simultanément à plusieurs endroits du monde.
Dans quelques temps, après un effondrement bien mérité parce qu’on aura élu Nadine Morano, on retrouvera un ordi, un téléphone avec un logiciel un serveur, un client web. Un geek quelconque aura fait marcher Wikipédia et sera considéré comme un grand sorcier. Et il encensera la puissance de la magie des anciens humains et la grandeur de leur civilisation. Comme dans la majorité des œuvres d’heroic fantasy. « Un artefact magique très ancien et très puissant », mais on a oublié comment ça marche, qui l’a fait et pourquoi faire.
Une pensée pour les travailleu·r·se·s qui fabriquent le matériel dans les œuvres de science fiction
Je voudrais demander aux écrivains et auteurs de fiction de vous attarder un peu plus sur les conditions de travail des gens qui permettent vos facilités scénaristiques. Parce que je ne crois pas que ça se fabrique tout seul un Palendir ou Choixpeau magique (demandez aux gens parcoursup) ou même un icewall (pour les connaisseur c’est un firewall mais dans le monde Game of Thrones).
Vous êtes impressionnés par la vertu des héros de fantaisie alors que vous savez le temps que ça prend de faire un épée qui brille à l’approche des orcs? Et qui soit fiable?? C’est comme si vous n’aviez jamais vu de voiture et que vous vous exclamiez « whoua le gars il est fort pour aller si vite! »
Mais l’avantage c’est que l’existence de l’internet rend beaucoup plus crédible les artefacts magiques et les inventions de science fiction. Et ça c’est une bonne chose parce qu’on peut maintenant s’imaginer que si la magie repose sur des petites briques de magie que plusieurs personnes ont pu développer petit à petit il y a de quoi regarder toutes ces histoires fantastiques avec une nouvelle perspective. Par exemple un sortilège pourrait se baser sur plusieurs sortilèges combinés. Il y a autant de type de magie de que de type de technologies. Et de la même façon qu’on ne parle jamais des petits clampins dans la fantasy : qui, des militaires au service d’un exercice qu’ils n’ont pas choisi, qui, des paysans qui produisent la nourriture des personnages dont on suit l’histoire, il y a aussi les geeks qui construisent la magie dont iels se servent et qui nous font aimer ces histoires.
Alors ok, c’est normal de pas être considérés comme des héros épiques sur des chevaux lasers mais est ce qu’on pourrait dire qu’on était des petites sorcières anonymes qui travaillent pour construire des mondes fantastiques?
* me dites pas que vous avez imprimé ça?