Agriculture 🌱 VS informatique 💻️

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Un espèce d'article qui liste les points communs entre l'agriculture et l'informatique. Peut être un peu orienté sur la fin...

⚠️ Spoiler alert, il va y avoir des lieux communs peut être pas très intéressants si vous connaissez le sujet.

1: Y'a aucune chance que ça marche

Agriculture

A chaque fois que je sème des graines, je me dis que les chances qu'on arrive à récolter quoi que ce soit sont bien maigres si on prend en compte le taux de germination, les maladies, les ravageurs, les défaillances mécaniques.

Pourtant, presque à chaque fois, c'est pas forcément parfait, mais ça fini par marcher.

Informatique

Quand on change une ligne de code, qu'on compile qu'on déploie, qu'on lance. Et qu'on voit toutes les raisons pour lesquelles ça pourrait ne pas marcher, c'est décourageant.

Sachant que le moindre bit de travers suffit à mettre tout par terre, quelles sont les chances que tout se passe pile poil comme il faut?

On est aussi tellement habitué à la loi de Murphy que quand on sait toutes les raisons pour lesquelles un programme peut planter, on se dit que c'est impossible que ça fonctionne un jour.

Pourtant ça marche

C'est bizarre ces métiers (comme nos vies) où on est tributaire de forces qui nous dépassent. Ou on peut passer sa vie à essayer d'approfondir ses connaissances sans jamais maîtriser plus d'un partie infime de tout les processus en jeu dans nos plus simples petites actions du quotidien.

Tout ça parce que :

2: Toujours sur les épaules de géants 🐘

Agriculture

Quand on récupère des graines on récupère le résultat de millions d'années d'évolution d'adaptation par la sélection naturelle. Puis des milliers d'années de sélection humaine.

Il y a aussi le matériel : l'industrie : le moteur à explosion, le semoir monograine, les prévisions météo. On plante des graines sur des montagnes de procédés naturels et techniques.

Informatique

Bé oui on profite du travail de plein de contribut·eur·rice·s comme je disais

Usines à gaz gratos

Que ce soit dans l'informatique ou l'agriculture, sans effort, on a à disposition des machines de guerre : des usines avec plein de tuyaux dans tous les sens.

Et dans certains cas, il n'y a qu'à se baisser pour en acquérir.

Mais il est à qui l'outil de travail?

Agriculture

La base de l'agriculture, ce sont les semences. Les grands groupes industriels ont compris ça et ont mis en place un catalogue de semence qui permet de commercialiser c'est à dire de garantir un comportement des plantes dans de certaines conditions : on vend les graines, les produits phyto-sanitaires, une quantité d'engrais et on est assuré d'un rendement. C'est pratique, mais l'agriculteur·ice est alors asservi·e (prix, et façon de travailler) à des institutions dont le seul but est de générer des bénéfices.

D'un autre côté les semences paysannes (population, en général des variétés ancienne délaissées après l'arrivée de la chimie dans l'agriculture) ne garantissent pas un résultat en rendement mais possèdent une diversité génétique au sein même de son lot de semence qui va permettre de s'adapter moyennant une sélection sur plusieurs années.

L'agriculteur devient son propre sélectionneur. Ce qui demande un peu plus d'effort et de connaissance.

Les semences ne sont pas au catalogue, elle ne garantissent pas un comportement très précis mais sont parfaites pour circuler gratuitement de paysan en paysan sur un territoire donné.

Grâce aux semences, les multi-nationales de l'agro-alimentaire ont réussi à récupérer l'outil de travail des agriculteurs (alors même que ceux-ci sont des chefs d'entreprise.)

Informatique

Quelle drôle d'idée, quand des solutions libres existent, d'aller en choisir des payantes et surtout dont le code source n'est pas publié si bien qu'on est tributaire du vendeur, en terme de fonctionnement, performance et surtout de sécurité.

Ici aussi, moyennant un peu d'implication on peut facilement récupérer la souveraineté sur nos technologies de l'information. Et pour les petits artisans informaticiens comme moi : avoir le luxe de détenir et maîtriser mon outil de travail.

"C'est politique" dixit Didier Wampas

Une analogie qui vaut ce qu'elle vaut : Google, Microsoft, Bayer, Sygenta même combat. Ils fournissent des services qui nous asservissent. (Il faut que j'arrête les rimes on va croire que c'est une chanson de nuit debout) Une fois qu'on ne peut plus se passer d'eux, ils ont un pouvoir inimaginable : influence sur les populations, leur alimentation, leur façon de vivre, ils modèlent l'humanité à leur image. Mais on leur avait pas spécialement demandé, vraiment merci mais on en demandait pas tant.

Bien que le problème relève surtout de la politique nationale, on peut tout de même lutter à notre petit niveau en essayant d'acquérir de la souveraineté dans nos décisions avec les semences paysannes et les logiciels libres.

  • Certe cela demande un peu plus de travail et de connaissance. Cela-dit les 2 domaines sont pleins de geek passionné·e·s qui se feront un plaisir de vous assister.
  • On en aura un peu moins (rendement, services numériques) mais ce sera meilleur.

A l'heure ou on parle d’effondrement, de pandémies ou d'invasion de turboponeys, ces solutions apportent de le résilience. La low tech (techno peu gourmande en resource et variétés anciennes) est un bon outil pour rendre la vie des humains durable et moins dure (ou si on est moins optimiste : rendre la survie des humains plus supportable)

Références